Plus que par le passé, le droit administratif camerounais est mis à rude épreuve, au moment où des sons de cloche se font de plus en plus retentissants au sujet des revendications des droits et libertés des citoyens. Cet ouvrage fait la synthèse de certains aspects de cette problématique dans l’immense œuvre réalisée par le droit administratif au Cameroun depuis un siècle, malheureusement ternie ces dernières décennies par certains particularismes juridiques liés à son environnement socio-politique. Le droit administratif camerounais et, partant, le droit public moderne, sont particulièrement interpellés par les voix des entités ethnoculturelles, concernant notamment la reconnaissance de leurs identités et de leurs droits ancestraux. Cette discipline se trouve ainsi à la croisée des chemins, entre souci de préservation de sa « pureté » inhérente à sa technicité originelle et préoccupations ethniques liées à son cadre d’expression.
Les réflexions autour de cette dernière problématique, favorisées par l’environnement des sociétés plurales, figurent ainsi parmi celles qui cristallisent le plus les attentions, notamment dans le cadre de la décentralisation amorcée, et confirme le fort ancrage du droit administratif dans sa réalité sociale. L’ethnicité intègre de ce fait le patrimoine du droit administratif et en constitue un levain essentiel, étant donné qu’elle contribue, d’une manière ou d’une autre, à l’enrichissement et au processus de formation de ladite discipline.